Haddo's Delight

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[Dédalus]

Un des tabacs les plus fin que j'ai goûté.

Une pallette incroyable. Un blend protéiforme.

Mais aussi un des tabacs les plus capricieux et exigeant...Cyclotimique donc : ll accompagnera parfaitement votre maniacodépression.

Bien que rebelle, le perique utilisé dans ce Pease de haut vol est un épice d'une rare sensualité et d'une implacable distinction.

Pour les fumeurs expérimentés et les habitués des VA/PE très typés.

Ma note : 0/5, les jours sans, 5/5 les jours avec :-)

[Antoine C.]

Tabacs : Virginie, Périque, Burley

Coupe : mixte

A l'ouverture : raisin sec et rhum, le tabac est trop humide.
Une heure après, les brins de surface sont plus sec : excellente odeur de chocolat. J'attendrai encore, je connais ce lascar...

Très longtemps après (24 heures), j'allume : vlan dans le nez! Poivre! Que dis-je, piment-oiseau!.. et sueurs sur ma tonsure.
Immédiatement : chocolat, raisins noisette, un régal. Faudra pas faire le zouave et tirer comme une brute sinon je n'aurai plus de langue, ou alors avec de gros trous dedans comme les oreilles du grand-père O'Hara dans Lucky Luke. Il n'est pas du tout fort en nicotine, alors on est tenté... c'est là sa perfidie. On dirait boire un chocolat chaud au piment, à l'aztèque. Du Virginie de haute qualité avec un sale petit caractère. Patience, il va se calmer, ce griffon, je connais l'animal.

Tu parles, je me brûle la langue, et m'y passe une tranche de citron immédiatement, histoire de tuer l'alkali, puis je laisse reposer la pipe.

Une demi-heure après je reprends l'hippogriffe. Allumage. Les premières taffes l'ont rôti, un régal, poivré, mais tout ce qu'il y a de supportable. Et je sais que ça va encore diminuer et devenir paradisiaque. Encore quelques perles de sueur sur mon front et sous les yeux.

Normalement, il faudrait le "DGT" comme l'appellent cette technique qu'ils ont inventée les américains d'ASP. Cela consiste à bourrer un fourneau (en général de Va), l'allumer, tirer 4 ou 5 biffes, kaisser filer, retirer la cendre superficielle, planter un nettoie-pipe dans la tige, et laisser reposer la pipe tête en bas pendant 24 heures. (DGT est l'acronyme de Delayed Gratification Technique et améliore sensiblement les Va rétifs.). Peut-être aussi le passer au four, pour lui casser un peu les pattes, comme le préconise Nicolas au sujet du Deluxe Navy Rolls.

Ca ne loupe pas. A mi bol, c'est le paradis. La bête est domestiquée. Passée chez la manucure et muselée. Chocolat et fruits sec, graines torréfiées. Une de mes meilleures expériences tabaccophilique, le Haddo. Mais comme pour certains plaisirs (les châteaux cathares avec les mollets tués), il faut savoir souffrir un peu pour y accéder. Opportet pati. Savoir dégommer le cerbère qui en garde l'entrée. Mais après, c'est la caverne d'Ali Baba. En cela, c'est un vrai tabac alchimique.

La boîte que j'ai ouverte date de 2005, mais sincèrement, je ne ressens pas de différences d'avec celui de 2005... fumé en 2005.
Faudra le laisser mariner beaucoup plus longtemps pour l'amadouer directement au sortir de la conserve.

Il fume sec, sent bon, évolue finement au cours du bol... un excellent compagnon une fois maté, qui ronronne et livre ses finesses.


Pour les débutants, les détracteurs du Virginie/Périque, les feignants, les douillets, les impatients : je déconseille très fortement ce blend de GL Pease.

Pour les vrais amateurs qui n'ont pas froid aux yeux, je le recommande vivement : passé l'enfer des premières lattes, c'est le paradis des sens.

Ma note : 5/5